au marché ce matin, alors que je discute avec une amie, un jeune homme vient à notre encontre et nous demande quelques euros pour se payer une nuit d’hôtel. Comme nous sommes disponibles,  nous établissons le dialogue avec lui et il nous raconte son histoire.

Il vient de l’assistance publique et n’a pas de famille. Il a perdu récemment, faute de travail, son logement et depuis, il  tente d’en retrouver sans succès…tenté aussi d’aller chercher ailleurs ce qu’il ne trouvais pas autour de lui – il vient de Lourdes- en passant par Pau, avant d’arriver il y a une dizaine de jours à Bayonne.

Il vient de se faire voler son sac avec ses effets personnels, n’a plus de papiers d’identité…Sa situation a été stable durant plusieurs années – il a travaillé et il en est passionné- dans le soin des chevaux. Dans son sac il avait une paire de bottes d’équitation achetée avec ses économies sur plusieurs mois…Des choses comme cela…

Compte tenu des démarches qu’il a déjà faites, il n’y a la plus part du temps, pas de chambre mise à disposition par les services sociaux, via le 115. Il a déjà fait toutefois, une nuit dans un box à biarritz dans un gymnase mis à disposition par la mairie, mais les conditions ne sont vraiment pas rassurantes pour lui. (Ce jeune homme ne boit pas d’alcool et est sain d’esprit). 

Sa stratégie depuis est d’essayer de récolter quelques euros en faisant la manche afin de passer la nuit dans des hôtels. Parfois il y arrive et parfois il dort dehors sous un porche. Il ne mange pas toujours à sa faim…

Depuis nous avons pris le temps de parler plus posément avec Benjamin et c’est quelqu’un qui écoute, qui partage ou il en est, les questions qui sont les siennes,

Nous cherchons à mobiliser des ami.e.s pour le soutenir une quinzaine de jours, le temps qu’il puisse à la fois se ressourcer, –dormir, prendre soin de lui, se poser, s’apaiser, manger,  etc- et profiter de ce cadre sécurisant pour continuer les démarches qu’il a commencé ici, à Bayonne, pour trouver un toit plus pérenne, mettre en place un cadre de soutien type assistante sociale, mission locale etc…

En écoutant ce jeune homme, j’ai pris conscience que, ce qui me parait évident , normal : avoir un toit, de quoi manger, se vêtir, se laver peut devenir très vite compliqué pour quelqu’un qui n’a pas de soutien.

Et cela soulève un élan de coeur pour l’aider.

Co-écrit avec Mylène.

Ce matin, j’arrive plutôt que d’habitude devant un magasin pour faire des courses alimentaires. Déjà quelques personnes sont à l’entrée du magasin en attendant l’ouverture. Deux SDF sont assis par terre. Un jeune homme offre un croissant à l’un des SDF. Celui ci se lève et l’offre à son frère SDF. En résonance à ce geste, une dame offre une chocolatine à celui qui à fait le don. Cette situation génère un dialogue entre les personnes présentes. Un des SDF se met à parler. Au petit matin, on l’a chassé de sa couche car il n’a pas le droit de rester dans l’espace public. Il s’est déjà pris deux amendes – écoute silencieuse de ce témoignage, le coeur serré. A la sortie du magasin, spontanément les personnes qui ont participé à cette scène offrent des denrées alimentaires et des paroles réconfortantes à ces deux êtres humains, comme nous autres…

Alors que nous sommes envahis par les médias d’informations anxiogènes qui nous sapent le moral, il me vient l’idée de tenir un journal de bord qui relate des situations quotidiennes de vie qui nous rappellent que nous sommes de bons êtres humains.
Aujourd’hui ,je suis à l’arrêt du bus, un monsieur aide une personne en fauteuil roulant à monter dans le bus. Quelques minutes plus tard, le chauffeur de bus, voyant une vieille dame un peu déboussolée ne sachant comment accéder à sa destination , s’arrête à l’arrêt de bus, sort de sa cabine, la prend par la main et lui fait traverser le passage piéton en la soutenant et lui indique son chemin. En remontant dans le bus, il s’excuse auprès des passagers du temps qu’il a pris sur son horaire. Loin d’être agacés, des voix s’élèvent et disent : bravo, bravo, bravo! L’atmosphère du bus est détendu, , les gens se parlent : ça fait du bien!